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Blog journalisme
19 avril 2009

Politique - Que retenir du G20 ?

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Plus de deux semaines après le sommet du G20 à Londres, un léger recul nous permet désormais d'en tirer quelques conclusions et analyses qui vont au delà du simple cliché photographique.

La semaine dernière, l'hebdomadaire français Marianne titrait dans un article, "G2O: une arnaque politico-médiatique". Laurent Neumann, le journaliste en question, y prend le contre-pied de ses confrères, qui selon lui auraient trop facilement cédé à l'encensement naïf. Citant quelques titres dithyrambiques de journaux célèbres comme le Figaro par exemple, il s'étonne qu'en France (contrairement à de nombreux autres pays), rien ne soit venu "gâcher la belle harmonie de ce concert baroque: les grands de la planète ont sauvé le monde du chaos!". En somme, il reproche aux membres du G20 d'avoir mis en oeuvre une sorte de "mascarade" visant à persuader les peuples qu' "un nouvel ordre économique, débarassé des excès du capialisme financier" venait de voir le jour.

Plusieurs exemples frappants viennent appuyer l'argumentaire de Neumann. Tout d'abord, un des points qui en Suisse a sans doute le plus fait parlé, la question des paradis fiscaux: une liste noire contenant six pays (Malaisie, Costa Rica, Philippines, Uruguay, Brunei et Guatemala) a d'abord été établi avant d'être rapidement réduite à quatre, puis à trois et enfin totalement disparaître à peine une semaine plus tard en échange de quelques promesses. De quoi être supris tout de même comme l'ironise le journaliste: "il fallait oser: il n'existe plus aucun paradis fiscal dans le monde!". Et si la Suisse figure finalement sur la liste grise, "Macao, Hongkong, certains Etats des Etats-Unis (par exemple le Delaware, le Wyoming, le Nevada) et même les îles vierges ont reçu l'absolution". De surcroît, le G20 ne s'est pas exprimé sur les centres off-shore, si contrevorsés et tant décriés par les défenseurs du secret bancaire, et aucun système de sanctions n'a été créé pour contrer les fraudeurs de l'économie mondiale. De quoi convaincre Neumann que "le secret bancaire a encore quelques beaux jours devant lui....".

Ce constat sans concession ne tend pas à nier les quelques bonnes résolutions qui ont été prises à Londres mais les blancs laissés par les membres du G20, notamment sur les agences de notation, l'augmentation du ratio de solvabilité des banques, ou encore la spéculation sur les matières premières de consommation courante a de quoi laisser perplexe. Finalement la seule garantie de ce G20 londonien est que les dirigeants actuellement les plus en vus pour le moment se sont tous mis d'accord pour "sauver un système néolibéral pourtant subclaquant". Alors, outre les accolades, les sourires et même parfois les coups de colère (simulée?) le principal message que l'on peut retenir des membres du G20 est bien celui-ci : sauvons le capitalisme.

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